Les étapes clés pour construire une startup via le Venture Building

Dans l’imaginaire collectif, créer une startup rime souvent avec solitude, prise de risques extrêmes et nuits blanches à chercher son premier client. Mais depuis quelques années, une nouvelle approche change la donne : le Venture Building. Plutôt que de laisser des fondateurs naviguer seuls dans l’incertitude, le Venture Building met à leur disposition une méthode structurée, des ressources partagées et une équipe expérimentée. Résultat : les chances de succès augmentent, et les erreurs fatales diminuent.

En 2025, cette approche attire autant les entrepreneurs que les investisseurs, et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Pour construire une startup via le Venture Building, certaines étapes clés sont devenues incontournables.

Comprendre le problème avant de penser à la solution

Beaucoup de startups échouent parce qu’elles partent directement d’une idée séduisante, sans s’assurer que le problème est réel. Dans un modèle Venture Building, la première étape consiste à identifier des problèmes de marché concrets. Cela se fait à travers des recherches approfondies : analyse de tendances, entretiens clients, études sectorielles.

L’objectif est clair : valider que le problème existe, qu’il est suffisamment douloureux pour les utilisateurs, et qu’il touche un marché accessible. Sans cette base solide, même la meilleure idée de produit a peu de chances de survivre.

La validation rapide : tester avant d’investir

L’une des grandes forces du Venture Building est sa capacité à tester les hypothèses très tôt. Plutôt que de dépenser des millions dans un produit complet, les studios construisent des prototypes simples ou des “Minimum Viable Products” (MVP). Ces tests permettent de mesurer l’intérêt du marché, d’obtenir des retours concrets et d’ajuster l’idée.

Selon une étude de McKinsey, les venture builders expérimentés multiplient par 2 les chances de succès de leurs startups comparé aux novices, car ils savent répéter ces cycles de test et d’apprentissage.

Constituer l’équipe fondatrice

Le capital humain reste la clé. Un Venture Builder ne se contente pas d’une bonne idée, il cherche aussi à assembler l’équipe fondatrice idéale. Souvent, le studio recrute un CEO, un CTO et parfois un CPO, afin d’équilibrer vision stratégique, expertise technique et exécution produit.

Prenons l’exemple de Hexa (anciennement eFounders), un Venture Builder parisien qui a contribué au lancement de plus de 40 startups SaaS, dont Aircall ou Front. Leur approche ? Associer très tôt des fondateurs complémentaires et les entourer de designers, développeurs et experts en croissance. Résultat : un taux d’échec extrêmement bas, autour de 6%, bien inférieur à la moyenne du marché.

Les ressources partagées : gagner du temps et réduire les coûts

Créer une startup, c’est aussi gérer mille détails : comptabilité, juridique, recrutement, communication. Le Venture Builder fournit des ressources mutualisées qui permettent aux jeunes équipes de se concentrer sur ce qui compte vraiment : le produit et le marché.

C’est un gain de temps énorme. Au lieu de perdre des mois à structurer l’administratif, la startup démarre avec un cadre professionnel dès le jour un. Cela réduit aussi le risque d’erreurs coûteuses, comme de mauvaises clauses juridiques ou un recrutement mal géré.

Trouver le Product-Market Fit

Après la phase de test et le premier MVP, vient l’étape cruciale : atteindre l’adéquation produit-marché (Product-Market Fit). Le Venture Building insiste sur des itérations rapides : écouter les utilisateurs, ajuster les fonctionnalités, repositionner si nécessaire.

Un rapport du Global Startup Studio Network (GSSN) montre que les startups issues de Venture Studios atteignent le Series A en moyenne en 25 mois, contre 56 mois pour les startups traditionnelles. Ce rythme accéléré s’explique par le travail constant sur l’adéquation produit-marché, mené avec méthode et ressources.

Le financement structuré

Contrairement aux startups classiques, qui doivent convaincre des investisseurs dès le début, les startups issues de Venture Building bénéficient d’un financement interne initial. Le studio investit souvent plusieurs centaines de milliers d’euros pour couvrir les premiers 12 à 18 mois. Cela réduit le stress financier et permet de construire des bases solides avant d’aller chercher du capital externe.

Par exemple, Hexa investit environ 800 000 € par projet dès la phase initiale, ce qui permet aux fondateurs de se consacrer pleinement au développement sans se soucier immédiatement de lever des fonds. 

Le spin-off : voler de ses propres ailes

Une fois que le produit a trouvé son marché, que l’équipe est stable et que la traction est prouvée, vient l’étape du spin-off : la startup sort du Venture Builder pour devenir une entité autonome. Elle garde cependant souvent des liens forts avec le studio, qui reste actionnaire (en moyenne autour de 30% de participation).

Ce modèle crée un alignement d’intérêts : le studio a tout intérêt à maximiser les chances de succès, car son rendement dépend de la réussite de l’entreprise sur le long terme.

L’impact global du Venture Building

Avec cette approche, les risques de faillite diminuent sensiblement. Là où 9 startups sur 10 échouent dans le modèle classique, les données montrent qu’une majorité des projets issus de Venture Builders atteignent au moins le stade du financement externe, et certains deviennent des scale-ups internationales.

C’est aussi une manière de répondre à un contexte où les investisseurs recherchent davantage de sécurité et de discipline. En 2025, dans un environnement économique marqué par la prudence, le Venture Building apparaît comme une réponse adaptée : il combine créativité entrepreneuriale et rigueur méthodologique.

Le prochain chapitre

Construire une startup via le Venture Building n’élimine pas tous les risques, mais cela les transforme. Au lieu de parier sur une idée et un fondateur isolé, on s’appuie sur un cadre reproductible, une équipe solide et un accompagnement pas à pas.

Les étapes clés sont claires: identifier un problème réel, valider rapidement, recruter l’équipe fondatrice, bénéficier de ressources partagées, trouver le Product-Market Fit, sécuriser le financement et enfin, voler de ses propres ailes. En suivant ce chemin, les startups issues du Venture Building ne se contentent pas de survivre : elles posent les bases pour grandir plus vite, plus fort, et avec davantage d’impact.